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Un "Au revoir" à l'Espagne : Caceres, Toledo, Madrid et Segovia

1er avril 2016
Caceres

Ville d'Estrémadure, Caceres est classée au Patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco puisqu'elle représente un des urbanismes du Moyen Âge et de la Renaissance les plus complets au monde. Le quartier médiéval regroupe, à l'intérieur de ses murailles arabes défendues par des tours, un ensemble de maisons seigneuriales (palacios) gothiques et renaissance, unique en Espagne et qualifié de troisième Ensemble monumental d'Europe.

Caceres, classée au Patrimoine mondial del'humanité par l'Unesco

«Les maisons nobles élevées au 15e et 16e siècle présentent des façades lisses et ocres, sans décoration surabondante, à l'image de leurs propriétaires, des chevaliers rudes et fiers qui gagnaient à lutter contre l'infidèle – Maure ou indien d'Amérique – plus de prestige que de richesse. Seuls un orgueilleux blason, une fine nervure encadrant une fenêtre, une corniche sculptée viennent égayer ces demeures dont les tours fortifiées, qui affirmaient la puissance de leurs habitants, ont été tronquées en 1477 sur l'ordre d'Isabelle la Catholique.»

Cathédrale Santa Maria, 16e siècle

Les remparts qui entourent la vieille ville possèdent des fondations romaines, des parties mauresques et des sections plus modernes qui datent du 15e siècle. L'Arc de l'Étoile flanqué de deux tours est la principale porte d'entrée de la ville ancienne. On accède ainsi directement à la Plaza Santa Maria qui abrite la cathédrale du même nom (16e siècle). Tout comme le reste de la ville, son architecture est plutôt austère mais elle ne manque pas de noblesse. À l'intérieur, on peut y admirer un imposant retable sculpté en cèdre et dédié à l'Ascension de Marie.

C'est sous un soleil radieux que nous avons visité Caceres. Nos impressions sur cette ville sont partagées. Le photographe et vidéaste Réal a été quelque peu frustré à cause de l'étroitesse des rues et des places qui l'empêchait d'avoir un recul suffisant pour faire de belles prises de vue. Il a de plus trouvé un peu trop sobre ces palais monochromes aux murs lisses et peu décorés. Pas beaucoup de «WOW» au cours de cette visite!

Palais épiscopal
Paradoxalement, c'est ce qui a plu à Lucie... Avoir l'impression de circuler dans une ville du Moyen Âge, à l'époque romane, avant l'apparition de toute l'ornementation gothique. Ici, il ne s'agit pas de quelques bâtiments seulement qui ont conservé leur cachet moyen âgeux, c'est tout le quartier. De plus, pour préserver l'authenticité de l'ensemble, pas de boutiques de souvenirs, pas de Mc Donald, à peine quelques restos très discrets.

À bien y penser, le style épuré qui émane de la simplicité de l'architecture romane n'est pas très loin de notre architecture moderne, comme quoi on n'invente rien, on revisite tout simplement...


2 avril 2016
Toledo

Toledo entourée par le fleuve Tage

Après le calme et la simplicité de Caceres, Toledo fut un choc! Comme de la pluie s'annonçait pour le lendemain, nous nous sommes empressés d'aller faire un tour en ville dès notre arrivée au camping en après-midi. Effectivement, nous avions perdu notre beau soleil de Caceres et le temps virait au gris. Mais le choc ne fut pas thermal, il fut plutôt relié à la foule qui se massait dans les rues, à l'animation des places où jeunes et fanfares fêtaient on ne sait trop quel événement. Même l'âge d'or s'est mis de la partie devant la cathédrale avec un chanteur-guitariste auquel se sont spontanément joints d'autres guitaristes et des gens qui se sont donnés la main pour une ronde improvisée. On se serait crû dans une vidéo de YouTube!

Mais rendons à Tolède, ce qui est à Tolède! Malgré la foule, la circulation automobile et l'omniprésence des boutiques de souvenirs, de couteaux et de massepain (pâte d'amande), la ville ne manque pas de charme. Comme nous disposions de peu de temps, nous n'avons visité ni musée, ni église, nous avons préféré marcher dans la ville. Comme partout en Espagne, l'influence arabe (mudéjar) est encore bien visible dans l'architecture. De même, le quartier juif (judaria) témoigne de l'influence considérable qu'a eue cette communauté avant d'être pratiquement complètement éliminée par les Rois catholiques.

Vue de Tolède sous l'orage par "El Greco", vers 1596
Le peintre El Greco (1541-1614) n'est pas un enfant du pays mais il est omniprésent à Tolède. Son nom l'indique, il est d'origine grecque, mais après avoir transité par Venise et Rome, il s'établit à Madrid puis à Tolède où il peint de nombreuses toiles pour la Cour, l'Église et les nobles. Célébré de son vivant, puis oublié, il n'est redécouvert qu'à la fin du 19e siècle.

Qualifié de «peintre fondateur de l'École espagnole», on dit qu'il a aussi inspiré grandement Picasso par la libération des formes, de la lumière et des couleurs. 

Ci-contre, un de ses tableaux, la Vue de Tolède sous l'orage, qui est considéré comme l'un des premiers paysages en tant que sujet unique de peinture et non de décor.


L'Alcazar (château-forteresse) de Tolède est imposant mais peu impressionnant. Plusieurs fois incendié et rebâti, il affiche une architecture plutôt carrée et austère. Trônant au sommet d'une colline, il affiche toutefois une certaine majesté.

L'Alcazar au sommet de la colline de Toledo

À la blague, nous nous sommes dits : «Tolède, c'est beau mais beau de loin!» En effet, la vieille ville est comme déposée sur une colline et entourée par le fleuve Tage, des remparts et des falaises. Vue de la rive opposée du Tage, c'est de toute beauté! Et imaginez s'il y avait eu du soleil!


Madrid et l'Escorial (Tarrajon de Ardoz)
3 au 6 avril 2016

À notre première journée à Madrid, il pleut des cordes! Dans la sierra au nord, c'est la tempête de neige! Aux Actualités du soir, on passe et repasse en boucle les images de routes enneigées et d'interminables bouchons en ville et en périphérie à cause des pluies torrentielles et on prédit la même météo pour le lendemain. On passe donc bien sagement la journée dans le camping car bien décidés à attendre le beau temps, c'est notre dernière chance de voir Madrid! À plusieurs reprises, nous sommes passés pas trop loin de la capitale mais ce n'était jamais sur notre route ou ce n'était pas la belle saison, on remettait toujours ça à une autre fois... mais là, c'est maintenant ou peut-être jamais! Le lendemain matin, oh surprise, le soleil est de retour alors on saute dans le train, direction gare d'Atocha, en plein cœur de  Madrid.

Palais royal et Cathédrale de l'Almudena


Palais royal de Madrid

Gran via, l'artère commerciale de Madrid
Sous un soleil radieux, Madrid nous a charmés. Nous avons arpenté en long et en large cette ville très vivante et qui a beaucoup à offrir : d'élégantes et grandes avenues bordées d'arbres et de promenades, des fontaines monumentales, de nombreux musées, un jardin botanique qui s'éveille au printemps, l'immense parc du Retiro, le Palais royal, la cathédrale de l'Almudena, la Plaza Mayor, la Plaza Colon et plusieurs autres, la Gran Via, l'artère commerciale, nous en avons marché des kilomètres! Nous sommes rentrés fourbus le soir au camping car mais bien heureux de nos belles découvertes.


Un magnifique mur végétal en plein centre-ville de Madrid, de toute beauté !



Le célèbre Musée du Prado de Madrid

Le lendemain, on reprend le train pour aller à 45 km au nord-ouest de Madrid au Site royal de Saint-Laurent-de-l'Escurial. C'est une ancienne résidence du roi d'Espagne, un grand complexe qui regroupe un monastère, un musée, un collège bibliothèque et un palais. Il a été commandé par le roi Philippe II, à la fois en commémoration de sa victoire de Saint-Quentin sur les troupes d'Henri II, roi de France en 1557, pour l'expiation du massacre des civils réfugiés commis alors par ses troupes dans l'église de Saint-Laurent, et, enfin, pour élever un lieu de sépulture à ses parents, l'empereur Charles Quint et Isabelle de Portugal ainsi qu'à lui-même et à ses successeurs.

Saint-Laurent de l'Escurial

Vue de l'extérieur, l'architecture des bâtiments est plutôt austère et il semble que ce soit voulu par Philippe II, surnommé le «roi prudent». Par contre, à l'intérieur, le décor est impressionnant. D'immenses tapisseries ornent les murs du palais; la voûte de la bibliothèque, qui fait 54 m de long et qui compte plus de 45 000 volumes, est décorée de fresques représentant les sept arts libéraux : la rhétorique, la dialectique, la musique, la grammaire, l'arithmétique, la géométrie et l'astrologie. Philippe II était un prince lettré formé par les plus grands esprits de l'Espagne de sont temps; il lisait parfaitement le latin et parlait l'italien et le français. On y retrouve donc sa passion pour les beaux livres, les manuscrits anciens et son intérêt pour les sciences.

Le Panthéon des rois de L'Escurial
La nécropole ou le Panthéon des rois est également très impressionnant. Sous le maître autel de la basilique, une grande pièce toute en marbre abrite 26 tombes identiques où reposent les restes de tous les rois et reines d'Espagne, sauf 4, depuis Charles Quint. Dans des pièces adjacentes, se retrouvent les tombes de 36 princes, infantes et reines qui n'ont pas été mères de rois.

Malheureusement, il est interdit de prendre des photos à l'Escurial, les photos que nous vous proposons donc ici sont tirées d'internet.

Logo du célèbre club
de foot, le Real Madrid
Pour terminer notre visite de la capitale espagnole, on ne peut passer sous silence le plus célèbre club sportif de la ville, le Real Madrid, considéré comme le plus grand club omnisports du monde du fait, notamment, que ses sections football (soccer) et basket-ball sont toutes deux les plus titrées en Championnat d'Europe des clubs. Fait cocasse, cette notoriété a souvent aidé Réal à s'identifier en Europe mais aussi ailleurs dans le monde car son prénom n'est pas usuel. Il avait juste à préciser: «Réal comme Real Madrid» et là, immédiatement on comprenait et un large sourire apparaissait sur le visage de son interlocuteur!

Nous aurions pu passer encore beaucoup de temps à Madrid mais nous voulions aussi aller visiter Segovia un peu plus au nord et on annonce que la fenêtre de beau temps va se refermer dans deux jours et ce, pour plusieurs jours. On dit donc adieu à Madrid, on renonce à visiter ses musées et on se dirige vers Segovia. Pour s'y rendre, il faut traverser la Sierra Guadarrama qui culmine à 2 430 mètres; heureusement la route emprunte un tunnel qui traverse la montagne et nous évite d'emprunter des routes en lacets enneigées.


Segovia
7 avril 2016

Segovia nous a conquis!

«La vieille ville de Segovia constitue un des ensembles artistiques et architecturaux les plus riches d'Espagne, dont la beauté est soulignée par la majesté du site sur lequel s'établit la ville : un promontoire rocheux faisant face à la Sierra de Guadarrama. De l'époque romaine subsiste un aqueduc dont l'état de conservation est remarquable. Il s'agit de la construction de ce type la mieux préservée d'Espagne et l'un des plus beaux exemples de tout le monde romain.»

L'aqueduc romain de Segovia

Long de 1 200 mètres, l'aqueduc de Segovia a une hauteur variant de 28 à 35 mètres et compte 166 arcs. L'eau qu'il transportait, sur une pente de 1%, prenait sa source dans une rivière à 17 km de la ville pour l'acheminer dans la région de Acebeda, 15 km plus loin. Les 20 400 blocs de granit qui le composent ne sont liés que par leur propre poids, sans aucun mortier, grâce au parfait équilibre des forces. Depuis plus de 2 000 ans, l'aqueduc de Segovia témoigne du savoir-faire des bâtisseurs de l'empire romain.

Cathédrale Santa Maria

Le Moyen Âge a également très fortement marqué la ville de son empreinte. Les vestiges de cette époque sont légion. Les murailles de la ville et l'Alcazar (palais-forteresse) rappellent son rôle de place forte tandis que les innombrables églises romanes révèlent une intense vie spirituelle dans la cité, dominée par la très belle silhouette de la Cathédrale Santa Maria. De par ses dimensions et son élégance, on qualifie la cathédrale de Segovia de «la Dame des Cathédrales».

Chevaliers de l'Alcazar de Segovia
Même si la façade de l'Alcazar est en cours de restauration, sa visite en vaut vraiment le coup. À l'instar de nombreuses fortifications en Espagne, l'Alcazar de Segovia est une forteresse qui a été édifiée durant la domination arabe. La première référence remonte vers 1120, soit 32 ans après la reconquête de la ville par les Chrétiens. Toutefois, des preuves archéologiques récentes suggèrent que le site servait déjà à l'époque romaine en tant que fortification.

La vieille ville est par ailleurs entourée d'un nombre imposant de monastères situés hors-les-murs. Enfin, beaucoup de palais et de maisons seigneuriales d'une grande valeur architecturale furent édifiés à la fin du Moyen Âge et au début du 16e siècle, époque à laquelle Segovia était l'un des hauts lieux de l'industrie lainière du Royaume de Castille.

Segovia, un coup de cœur assurément!

Une petite virée hivernale en Espagne : Salamanca, Burgos, Vitoria Gasteiz, Zaragoza, Calatayud et Merida

17 au 27 janvier 2016 

Notre stratégie de rester à proximité a porté fruit au début janvier, notre camping-car trouve preneur. Nous avons dû remonter en France, à Hendaye, à la frontière basque, pour rencontrer l'acheteur et le faire visiter mais ça en valait la peine puisque la vente fut conclue rapidement. Et cela nous a permis de visiter un peu en chemin le centre de l'Espagne que nous n'avions pas encore vraiment exploré. Malheureusement, le temps est gris, pluvieux et froid, ce qui ralentit nos ardeurs... Nous décidons de ne pas nous arrêter à la capitale, Madrid, nous y ferons plutôt étape au retour en avril, le soleil devrait être davantage présent et nous pourrons l'apprécier à sa juste valeur.

Voici donc les principales étapes de cet aller-retour Portugal-France via l'Espagne, une escapade de      3 000 km, en une dizaine de jours.

La Plaza Mayor, Salamanca

Salamanca, ou Salamanque en français, est une ville de 153 000 habitants de la région de Castilla-et-Leon. Elle est notamment célèbre pour abriter la plus ancienne université encore en activité d'Espagne, créée en 1218. La ville, déclarée au Patrimoine de l'Humanité par l'Unesco, comporte un patrimoine architectural important : deux cathédrales (12e et 18e siècle), la vaste Plaza Mayor de style baroque, ses nombreuses églises, palais et couvents.

La Maison aux 350 coquillages, Salamanca
La maison des coquillages (fin du 15e s.) est notamment étonnante avec sa décoration de 350 coquilles de pétoncles, le symbole de l'ordre de Santiago (St-Jacques).

Le Palais de la Salina, de style renaissance, est lui aussi remarquable par la finesse de son architecture. La ville qui compte aujourd'hui plus de 32 000 étudiants est aussi réputée pour ses célébrations de la Semaine Sainte qui ont d'ailleurs été déclarées «Fête d'intérêt touristique international»!

Cathédrale Santa Maria, Burgos

Burgos, 180 000 habitants, toujours en Castille-et-Leon mais plus au nord, est nichée à 900 m d'altitude. Le mercure affiche 5 C, il tomberait quelques flocons que nous n'en serions pas surpris... C'est vrai que les Pyrénées ne sont pas si loin mais quand même, c'est l'Espagne ici, pas le Québec! Nous ne sommes donc pas surpris que les habitants de Burgos décrivent ainsi leur climat : «Neuf mois d'hiver, trois mois d'enfer»! Qu'importe, on sort les tuques et les gants et nous partons à la découverte de cette ville historique, elle aussi classée par l'Unesco. Située sur la route du pèlerinage de St-Jacques-de-Compostelle, elle comptait au Moyen-Âge 32 hôpitaux pour recevoir les pèlerins. La cathédrale Santa Maria, 3e en taille du pays, est visible de loin avec ses flèches aigües et dentelées.

La «Plaza mayor» est une grande place circulaire typiquement ourlée d'une galerie couverte qui est le lieu de rassemblement et de festivité des habitants de Burgos. En février, toutefois, c'est plus tranquille, on prend le café à l'intérieur...

La Porte Santa Maria, Burgos
Tout comme à Salamanque, palais et églises y sont nombreux. On remarque notamment la Maison du Cordon, 14e siècle, qui arbore toujours sur sa façade le grand cordon franciscain qui lui a donné son nom. Les Rois Catholiques y reçurent Christophe Colomb au retour de son second voyage en Amérique.

Le Pont Ste-Marie qui enjambe la rivière Arlanzon offre quant à lui une belle perspective sur la ville; il mène à la Porte Ste-Marie, une porte des murailles du 16e siècle, qui ressemble à un véritable arc de triomphe. Le Paseo del Espolon est aussi une jolie promenade qui conduit à cette porte.

La staute du Cid, Burgos
Rodrigo Diaz de Vivar, né vers 1043, est toutefois le plus célèbre personnage originaire de Burgos, vous le connaissez sûrement.... Héros du théâtre de Corneille, Rodrigo et son épouse, Chimène, sont des figures légendaires. Au service de la royauté espagnole, il est réputé invaincu dans les multiples combats qu'il a menés. Son tombeau et celui de Chimène sont visibles dans la cathédrale et son épée est conservée au Musée de l'armée. Il n'a pas été célébré au théâtre seulement; on le retrouve en littérature, en musique, au cinéma et même à la télévision! Tout un personnage... vous avez deviné? Un indice... on le surnommait «Le Cid»!

Vitoria-Gasteiz, la Plaza de la Virgen Blanca

À Vitoria-Gasteiz, nous sommes dans la capitale du pays basque. Son double nom l'indique d'ailleurs puisque le nom espagnol de la ville est Vitoria et Gasteiz est son nom basque. Un dicton est souvent utilisé par les Basques pour expliquer le statut de Vitoria comme capitale : la province de Biscaye avec Bilbao était la capitale des affaires avec ses banques et son industrie, San Sebastian avait le tourisme et la vie culturelle, il ne restait rien à la province d'Alava et son chef-lieu Vitoria, on lui laissa donc le siège du gouvernement!

Les «miradores» sur la Plaza de la Virgen Blanca
Le quartier médiéval est, comme il se doit, perché au sommet d'une colline dominant le reste de la ville. La Plaza de la Virgen Blanca y est particulièrement typique. Plusieurs rues y convergent et elle est entourée de maisons arborant de grands «miradores» à carreaux blancs vitrés. La cathédrale Santa Maria est malheureusement en rénovation. Dommage... Ken Follett, auteur des «Des piliers de la terre» l'avait qualifié comme «l'une des trois cathédrales les plus intéressantes du monde»!

Autre particularité architecturale de la ville, «Los Arquillos», les arches. Au 18e siècle, lorsqu'on a voulu relier la vieille ville (haute) et la nouvelle ville (basse), on a imaginé cette suite de bâtiments avec des arches pour compenser l'importante dénivellation entre les deux secteurs. La ville possède aussi bien sûr sa «Casa del cordon» et sa Place d'Espagne.

Zaragoza

À Zaragoza ou Saragosse en français, on se retrouve en Aragon. C'est la 5e ville d'Espagne en population, 785 000 habitants. Autour de l'immense Place du Pilar, en bordure de l'Èbre, se déploie le quartier médiéval. La majestueuse basilique du Pilar y côtoie la cathédrale de La Seo flanquée de la Bourse de commerce (Lonja) et de l'Hôtel de ville.

La  fontaine de l'Hispanité à Zagaroza
Au milieu de la place, s'élèvent deux magnifiques fontaines : l'une, de facture très moderne, rend hommage à l'Hispanité, la Fuente de la Hispanidad alors que l'autre, plus traditionnelle avec ses personnages en bronze, est dédiée au peintre Francisco de Goya, né à Saragosse en 1746. Les ruelles étroites et tortueuses de la vieille ville recèlent de nombreux trésors. Ici et là surgissent des remparts et des ruines romaines, des palais de style mudéjar (maures) et des sculptures contemporaines!

La vue que l'on a depuis le pont romain de pierre qui traverse l'Èbre est tout simplement magnifique. Malgré le temps gris et le froid, on a adoré Zaragoza, un autre endroit où il faudra revenir!

En route, nous nous arrêtons également à Calatayud et Merida.

Les clochers «mudejar» de Calatayud
Calatalayud nous avait été chaudement recommandé par un vieux monsieur espagnol avec qui nous avions discuté en attendant l'autobus à Saragosse. Calatayud s'étend au pied d'un dispositif défensif arabe datant du 9e siècle. On y retrouve les vestiges de cinq châteaux et d'une muraille de quatre kilomètres. Même si le tout est dans un état de ruine assez avancé et présente finalement peu d'intérêt, la balade pour monter aux châteaux nous a permis de faire un bon exercice cardio! Les églises de la ville arborent également le style mudéjar avec leurs clochers en forme de tours élancées rappelant les minarets arabes.

Cathédrale de Merida
Merida quant à elle est un lieu touristique très important qui regroupe de nombreux vestiges romains.

Ayant déjà passablement «donné» dans le dossier des ruines par le passé, avant de reprendre la route, nous préférons nous délier les jambes et marcher à la découverte de cette petite ville par ailleurs fort sympathique.

Québec

18 avril au 23 octobre 2015

Notre dernière visite au Québec datait de l'été 2011, déjà 4 ans, il était temps d'y retourner ! Cette fois-ci, ce fut pour 6 mois, on a eu plus le temps d'en profiter et de revoir la famille et les amis quoique le temps a passé encore trop vite.

Voici donc quelques photos de rencontres familiales, de retrouvailles avec les amis et d'excursions de pêche et de chasse à l'orignal... des précieux souvenirs à jamais gravés dans nos mémoires.











Catalogne et Andalousie

25 octobre au 7 novembre 2015

La Sagrada Familia à Barcelona
25 octobre, le temps se refroidit au Québec, les journées raccourcissent, il est temps de rentrer en Espagne et de retrouver notre camping-car.

Le frère de Lucie et sa conjointe viennent nous rejoindre pour un séjour de deux semaines en Catalogne et en Andalousie : Barcelone, Valence, Grenade, Cordoue et Séville. Le programme est ambitieux, nous n'avons pas chômé et nous avons profité de chaque moment. Pour notre part, nous avions déjà visité l'Andalousie en 2012 mais ce fut un réel plaisir que d'y retourner.

Tant d'histoire et de culture avec les Maures qui ont habité et façonné le pays pendant plus de sept siècles, puis les Rois catholiques, les cathédrales, l'Inquisition, le flamenco, les corridas, les oliveraies, la céramique, la sangria… Quelques photos souvenirs de cette petite escapade espagnole en famille sous le soleil. Que du bonheur !
Valencia

La Mezquita-Cathédrale de Cordoba

L'Alhambra à Granada

La Plaza de Espana à Sevilla

Pour plus de textes et de photos sur l'Andalousie, voir le carnet de notre séjour 2012 en cliquant sur les liens suivants : Sevilla et Valencia-Cordoba-Granada

L'Algarve en hiver

8 octobre au 15 janvier 2016
28 janvier au 15 mars 2016

Lors de notre séjour au Québec, nous avons pris la décision de vendre notre camping-car européen et de revenir nous installer au Québec à l'été 2016. Après 12 ans de vagabondage à travers le monde, à la voile, en sac à dos et en camping-car, nous décidons donc de poser nos valises. Pour combien de temps? On ne le sait pas, l'avenir nous le dira...

Camping «sauvage» à Fonte Santa, en bordure de la plage
Nous mettons donc en vente le camping-car et nous décidons de ne pas trop nous éloigner de la France pour permettre à d'éventuels acheteurs de venir le visiter. Nous avions songé à retourner au Maroc mais nous nous ravisons. Nous passons donc l'hiver au Portugal, en Algarve. Comme c'est un terrain connu pour nous (voir les séjours 2012 et 2013), nous choisissons cette fois-ci d'être davantage fixés à quelques endroits, passer du temps à lire, relaxer, trier nos milliers de photos, faire du montage vidéo, faire de grandes marches etc. C'est la première fois en 5 ans que nous nous arrêtons vraiment... c'est agréable aussi... Castro Marim, Quarteria (Fonte Santa) et Portimao furent nos principaux ports d'attache à partir desquels nous avons rayonné avec la moto. La mer, les falaises ocres et les grandes plages ont fait notre bonheur.

Praia do Vau et Praia da Rocha, Portimao
Des kilomètres de sentiers pédestres le long des plages et sur les falaises en bord de mer

Pyrénées françaises et espagnoles

1er au 10 avril 2015

Nous disposons d'une dizaine de jours pour découvrir les Pyrénées, une région qu'on connaît peu mais qu'on se promet bien d'explorer depuis longtemps. En ce début d'avril, il reste encore de la neige en montagne mais plusieurs randonnées sont accessibles et le soleil est de la partie alors on en profite pleinement. Nous choisissons de parcourir le Parc national des Pyrénées du côté français et, de l'autre côté de la frontière, son homologue espagnol, el Parque Nacional de Ordesa y Monte Perdido.

Mais il n'y a pas que des montagnes à voir dans les Pyrénées! Nous faisons donc au préalable deux arrêts « culturels et historiques », soit une cathédrale, St-Bertrand de Cominges et un lieu de pèlerinage fameux, Lourdes. Voici donc nos principales «escales» pyrénéennes.

St-Bertrand-de-Cominges

La cathédrale de St-Bertrand-de-Cominges, mille ans d'histoire

St-Bertrand-de-Cominges, une œuvre et une histoire unique! Bien avant que ne soit érigée la cathédrale au 11e siècle, le grand général romain Pompée y avait créé un oppidum (ville) en 72 av. J-C avec les effectifs disponibles de son armée, au retour d'une campagne victorieuse en Espagne. Lugdunum était née et elle prospéra au point d'atteindre 30 000 habitants. De nombreux vestiges témoignent encore de nos jours de cette splendeur passée. En l'an 409, les Vandales la dévastent et en l'an 585, Gontran, le roi de Bourgogne en achève la destruction. Le site va donc rester désert pendant 500 ans et c'est en 1073 qu'un chanoine de Toulouse nommé évêque régional, un dénommé Bertrand de l'Isle, décide de bâtir une cathédrale romane et un cloître sur les ruines de l'oppidum.

Stalles de bois richement sculptées de St-Bertrand-de-Cominges
Ses successeurs poursuivront son œuvre. Ainsi, au 14e siècle, le pape Clément V y ajoute une touche gothique et au 16e siècle, on y érige de magnifiques stalles de bois dans le choeur. Ces stalles forment un rectangle fermé permettant ainsi aux chanoines du chapitre de s'isoler du public pour les offices religieux. Il faut dire qu'à l'époque, le «peuple» n'était pas tenu d'assister à la messe. Il venait surtout en pèlerinage pour se recueillir devant le tombeau de St-Bertrand et obtenir ses faveurs. C'est pourquoi on dit qu'à St-Bertrand, on retrouve une véritable église de bois dans une église de pierre, une œuvre unique qui nous a conquis!

Lourdes

Lourdes et Bernadette Soubirous... Une autre page d'histoire de notre enfance et de notre éducation judéo-chrétienne... Nous avions déjà visité Fatima et nous avions été fortement impressionnés par le site et la ferveur de ses pèlerins. Nous étions curieux de voir ce qu'il en était à Lourdes... Nous ne sommes pas dans la grande saison des pèlerinage, le site est plutôt tranquille en ce vendredi saint. Il y aura des processions ce soir à la lumière des cierges mais en ce bel après-midi ensoleillé, seulement cinq minutes d'attente pour accéder à la grotte de Massabielle où Bernadette, 14 ans, a vu lui apparaître 18 fois la Vierge entre le 11 février et le 16 juillet 1858.

Les deux basiliques de Lourdes, Notre-Dame-du-Rosaire en haut et l'Immaculée-Conception en bas

Le site est dominé par deux sanctuaires, la basilique Notre-Dame-du-Rosaire, achevée en 1889, que surplombe la basilique de l'Immaculée-Conception qui date de 1871. Les mosaïques qui décorent les basiliques autant à l'intérieur qu'à l'extérieur sont magnifiques, elles nous rappellent Ravenne en Italie sans toutefois les égaler. De même les rampes d'accès à la basilique supérieure formant un hémicycle donnent un air de mini Place St-Pierre-de-Rome au site.

Lourdes attirant plus de 6 millions de visiteurs et pèlerins par année, une troisième basilique a été construite en 1958 pour souligner le centenaire des apparitions, la basilique Saint-Pie X. Cette dernière est souterraine et toute en béton, impressionne par sa modernité et sa grandeur, elle peut accueillir 25 000 personnes!

Quant à la ville de Lourdes, elle a été envahie par les nombreux hôtels, restaurants et boutiques de souvenirs à saveur religieuse. Pas surprenant d'apprendre que Lourdes est la deuxième ville hôtelière de France, juste derrière Paris et devant Nice! Cela donne une idée de l'ampleur du phénomène...! Somme toute, Lourdes ne nous a pas touchés comme ce fut le cas à Fatima, très commercial, trop commercial... mais c'est vrai que nous n'avons pas assisté à l'un des nombreux grands pèlerinages qui envahissent le site avec son flot de chaises roulantes et de malades... l'atmosphère aurait sûrement été différente, mais une belle visite quand même.

Le Pont d'Espagne sur le gave de Gaube
Pont d'Espagne

Enfin, les Pyrénées, les vraies, de près. Depuis quelques jours, on les voit au loin et on hâte d'y toucher!

Près de Cauterets dans les Hautes-Pyrénées, une belle balade en moto sur la route toute en lacets monte jusqu'au Pont d'Espagne. Le centre de ski est fermé mais les familles profitent du congé pascal pour marcher et faire de la raquette jusqu'au Pont d'Espagne, un site naturel qui regorge de cascades et de sentiers pédestres.

Le nom du site vient du fait qu'il s'agit d'une ancienne voie permettant de rejoindre l'Espagne par la montagne et le pont en pierre qui traverse le gave. Mais qu'est-ce qu'un gave? C'est le nom générique donné dans la région aux cours d'eau, grands ou petits.


Gavarnie

Gavarnie est un petit village de montagne situé à 1 400 m d'altitude tout près de la frontière espagnole. Son trésor, un cirque naturel de type glaciaire de 6 km de circonférence facilement accessible depuis le village, un site tout simplement grandiose! Classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO, le cirque de Gavarnie est entouré de nombreux sommets dont le Pic du Marboré, le plus élevé avec ses 3 248 m. Les parois du cirque, composées de trois étages successifs, atteignent 1 500 m de hauteur.

Le superbe cirque de Gavarnie

En cette belle journée de printemps, sous un ciel bleu sans nuage, il reste encore de la neige en montagne ce qui ajoute encore plus à la beauté et à la majesté du panorama qui s'offre à nous. Tout danger d'avalanche étant écarté, nous pouvons randonner jusqu'au pied du cirque pour jouir encore plus de ce site exceptionnel.

La cascade de Gavarnie, haute de 422 m coule modérément à cette époque-ci. L'eau qui glisse sur la paroi fait décoller des plaques de neige et nous pouvons observer quelques petites avalanches sans danger toutefois. Au retour, près du village, nous croisons les passagers de cinq autobus de touristes, des pèlerins plutôt, venus de Lourdes pour admirer Gavarnie. Un groupe d'handicapés britanniques, jeunes et moins jeunes, soutenus par une armée de bénévoles qui n'hésitent pas à pousser vigoureusement les chaises roulantes pour traverser quelques plaques de neige et s'approcher un peu plus près du cirque. On a même vu un gros autobus marqué « ambulance » duquel on sortait des lits sur lesquels des malades étaient étendus... impressionnant, ça fait réfléchir... Nous nous sommes sentis bien choyés et, encore une fois, nous avons répété «Merci la vie de nous garder en santé»!

Du côté espagnol, le Parc national d'Ordesa et Monte Perdido, un joyau des Pyrénées aragonaises, qui s'étend sur quatre vallées; nous en visiterons trois : Pineta, Anisclo et Ordesa

Vallée et cirque de Pineta

Pineta, c'est un canyon grandiose creusé dans d'énormes plis calcaires couchés. Ses versants s'élèvent à plus de 1 000 m au dessus de la vallée et sont découpés en strates horizontales couleur gris acier ou ocre rouge. Au printemps, de nombreuses cascades dévalent ses pentes vertigineuses.

Réal devant le cirque de la Pineta

Une superbe balade nous fait longer le cirque et admirer au passage plusieurs belles cascades pour finalement atteindre le refuge de Larri ou l'on jouit d'un superbe panorama à 360 degrés. Les fleurs sauvages printanières commencent à apparaître, notamment des violettes qui annoncent joyeusement le réveil de la nature.

Canyon d'Anisclo

Le canyon d'Anisclo est une autre merveille du parc. Il est dominé par le Monte Perdido, 3 355 m, le troisième plus haut sommet des Pyrénées et le plus haut sommet calcaire d'Europe.

Une route étroite et sinueuse d'une vingtaine de kilomètres longe le canyon et s'accroche le long d'une paroi verticale qui plonge dans des eaux vives vertes et turquoises du rio Bellos. Une route idéale pour la moto! Quelle bonne idée que d'avoir laissé le camping-car garé au village en bas...

Canyon d'Anisclo

La rando de la Ripareta jusqu'au canyon de la Pardina est plutôt sportive: un bon 5 heures de marche qui nous fait longer la rivière, traverser des chaos de roche, témoins de glissements de terrain et d'avalanches, grimper sur un sentier en corniche, redescendre puis remonter... bref, une bonne remise en forme après 4,5 mois de navigation aux Antilles...

Canyon d'Ordesa

Un peu plus à l'ouest, à Torla, nous atteignons le site du Canyon d'Ordesa, le plus réputé du parc. L'immense stationnement et le vaste centre d'interprétation donnent une idée de l'achalandage durant l'été. Heureusement pour nous, il est très peu fréquenté en cette saison malgré la belle température; il fait plus chaud et pratiquement plus de neige au sol du côté des Pyrénées espagnoles.

Les cascades de l'Estrecho dans le canyon d'Ordesa

Une randonnée plus facile aujourd'hui nous laisse plus de temps pour faire de la photo, admirer les parois vertigineuses du canyon, les cascades et les forêts de hêtres et de sapins. C'est la rivière Arazas qui déboule littéralement au fond du canyon et les cascades del Estrecho et de la Cueva sont sans contredit les plus belles que nous ayons vues dans le parc.

Ici aussi les fleurs du printemps se font dorer au soleil et en plus des violettes, on a vu éclore les premières primevères. Quelle belle saison que le printemps! On se dit que nous serons bien chanceux cette année, nous pourrons vivre deux printemps, l'un espagnol et l'autre québécois!

Ainsa et Guaso

Plaza Mayor, Ainsa

Ainsa, l'une des plus belles petites villes des Pyrénées, est perchée sur un promontoire ceint de murailles. Ainsa fut au 11e siècle la capitale d'un petit royaume. On dit même que ses habitants, chrétiens, surent résister à l'envahisseur musulman, les maures, qui dominèrent le pays pendant plus de 700 ans (8e au 15e siècle).

En ce beau samedi printanier ensoleillé, c'est une belle journée pour célébrer des noces. Les espagnols ont donc sorti leurs plus beaux habits et ils ont envahi la Plaza mayor d'Ainsa pour fêter les nouveaux mariés. La place est entourée d'arcades et est dominée par l'église Santa Maria, une belle église romane du 12e siècle.

L'esconjuradero de Guaso
À quelques kilomètres de là, sur un pic rocheux à Guaso, s'élève un esconjuradero, une petite construction en pierre que l'on retrouve dans les Pyrénées aragonaises et qui ressemble à un abri anodin. Il s'agit en fait d'un lieu essentiel, où les habitants des environs venaient prier pour que les pluies soient suffisantes, sans être dévastatrices. Placé à un endroit en surplomb, le plus souvent de plan carré et ouvert aux quatre vents, l'esconjuradero est en principe situé à proximité d'une église, comme c'est le cas de celui de Guaso qui jouxte l'église San Salvador.

Voilà, notre petit tour des Pyrénées est déjà terminé.  Une fois de plus, les paysages de montagne nous auront comblés !